Les États-Unis ne contrôlent que des bases isolées en Irak, qu’ils acceptent même les bombardements par l’Iran, à moins qu’il n’y ait mort.
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Le drapeau américain a piétiné aux pieds à Bagdad le 3 janvier (Ahmed al-Rubaye, AFP)
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Le conflit ouvert entre les États-Unis et l’Iran le 27 décembre en Irak s’est terminé par une victoire indéniable pour Téhéran le 8 janvier. Ce jour-là, la République islamique a pu tirer un missile doublé de deux bases américaines en Irak sans recevoir de réponse de Washington. Le fait que cet attentat ait causé des dizaines de blessés est moins important que la défaite ainsi acceptée par l’administration Trump. Capturée en Irak par une relation écrasante de forces en faveur de l’Iran, la Maison Blanche n’a pu reprendre ses mains que par une escalade régionale, avec des gains militaires potentiels, accompagnés de conséquences politiques et économiques désastreuses. Puisque la victoire iranienne est atteinte à ce stade, il est important d’en tirer les leçons les plus importantes.
LES DOUZE JOURS
Cette « guerre en Irak » n’a duré que 12 jours et n’a causé que quarante morts. Cependant, elle a consacré une nouvelle réalité géopolitique : l’interventionnisme américain au Moyen-Orient, qui s’est de plus en plus retiré des relais locaux et a perdu au profit d’une puissance iranienne qui a méthodiquement enraciné ses réseaux d’influence, surtout en Irak. Le conflit a été ouvert par l’Iran, tirant des mortiers sur une base de Kirkouk, où un interprète américain a été tué le 27 décembre et s’est terminé par une flambée de roquette tirée sur deux bases américaines, l’une à l’ouest de Bagdad, l’une à l’ouest de Bagdad et l’autre au Kurdistan irakien. Pendant ce temps, l’Iran et ses partisans, avec au moins 25, ont subi les pertes les plus graves de pro-iraniens Des miliciens ont été tués lors des frappes américaines le 29 décembre, le lendemain à l’ambassade américaine à Bagdad et le raid américain du 3 janvier, qui a tué le général Soleimani et neuf de ses armuriers à Bagdad.
Le Pentagone prétendait rétablir la dissuasion avec l’Iran en limitant le chef des forces spéciales de la Garde révolutionnaire, mais Soleimani, en tant que marteau de propagande iranienne, est « plus dangereux que vivant ». L’architecte de la politique d’expansion de la République islamique a été immédiatement remplacé par un successeur expérimenté, tandis que sa mort par le « Grand Satan », malgré les vagues de protestation récemment réprimées par la République islamique, tant en Iran qu’en Iraq, a étouffé des voix divergentes tant en Iran qu’en Iraq. Cette restauration d’une unité, du moins de la façade, du camp chiite vis-à-vis des États-Unis est une réalisation importante pour le régime ayatollah, dont stratégie régionale a été affaiblie en réponse à la protestation populaire de l’automne dernier. En outre, le 5 janvier, le Parlement irakien a voté à l’unanimité sur les 170 députés présents pour le déplacement des forces américaines. En ce qui concerne la grève iranienne du 8 janvier, elle a également visé une base américaine au Kurdistan irakien, où le Pentagone prévoit de se retirer dans le reste du pays.
L’ ABSENCE D’UNE STRATÉGIE AMÉRICAINE
Les États-Unis n’ont plus cinq mille soldats de la force de projection en Irak, mais cinq mille otages potentiels d’une nouvelle escalade avec l’Iran. Ils ne réagissent qu’en représailles aux attaques contre leurs ressortissants ou leurs intérêts (la mort d’un entrepreneur à Kirkouk ou l’attaque contre l’ambassade à Bagdad) et démontrent au monde leur cruelle absence de vision stratégique. Ces L’absence n’est pas nouvelle, car les États-Unis ont longtemps abandonné le problème irakien : George W. Bush a décidé d’envahir et d’occuper le pays en 2003, étant donné la perspective bientôt frustrée de l’émergence d’un « Grand Moyen-Orient » pro-américain ; Barack Obama a lancé une coalition contre l’EI en 2014, que Soleimani et son réseaux en Irak accordé une protection aérienne par le Pentagone ; Donald Trump a vu l’Irak seulement un théâtre de son anneau avec l’Iran, qui a fait des menaces complètement contre-productives contre Bagdad ces derniers jours.
L’ Iran, contrairement aux États-Unis, a mis au point une stratégie méthodologique à long terme en Irak, qui est mise en œuvre en trois phases : neutraliser la menace militaire à l’Irak ; montée des milices pro-iraniennes en termes de sécurité et de politique ; infiltration d’institutions irakiennes, y compris dans le saint chiite ville de Najaf. Ces La stratégie porte maintenant ses fruits avec l’exclusion des forces américaines, qui est en fin de compte due à une position largement intenable. Il n’y aura pas de tableau des hélicoptères en fuite, comme à Saigon en 1975, mais l’humiliation sera néanmoins sévère. Le contraste ne peut pas être plus choquant sur le déplacement sans précédent de Vladimir Poutine à Damas, juste avant le tir de roquettes iraniennes sur deux bases américaines en Irak : le champion du Kremlin, au lieu de visiter Bachar al-Assad dans son palais, l’a appelé à la base russe dans la capitale syrienne, où les deux dirigeants s’est rencontré… sous un portrait de Poutine.
Bien que le bateau ivre de la Maison Blanche continuera à effacer ses tweets, l’Amérique a en effet perdu cette « guerre de 12 jours » au profit de l’Iran.